Engagement

Engagement
personnes ne se sentant pas à l'aise dans leur travail

Il est au plus bas. Du moins en Europe. Dans son rapport intitulé State of the Global workplace 2022, l’Institut Gallup a, comme chaque année, interrogé les employés de plus de 110.000 entreprises dans 96 pays et a mesuré, entre autres, une donnée essentielle : l’engagement au travail. En d’autres termes, non pas le quantitatif (le nombre d’heures que l’on passe au bureau, ou chez soi derrière son écran, ou à l’extérieur sur le chantier ou à l’usine - pour ce qu’ il en reste-), mais le qualitatif : est-on véritablement “engagé” dans l’accomplissement de son travail ? Sans rentrer dans les détails de ce rapport de plus de 170 pages que l’on peut consulter à loisir sur le site internet de Gallup, la hiérarchie de l’engagement au travail est la suivante :

En tête viennent, parmi les grandes économies, les USA et le Canada, suivis de l’Asie Pacifique. L’Europe, elle, ferme la marche. Sans surprise, les niveaux d’engagement au travail sont bas partout : 33% des employés sont “engagés” dans ce qu’ils font aux USA et au Canada, contre… 14 % en Europe. Et en Europe, ce sont les employés français se situent en queue de peloton (seulement suivis par les italiens qui ferment la marche) avec seulement 6% d’employés qui se sentent engagés par leur travail. Cela fait peur !!!!

On peut naturellement en discuter à l’infini, mais il est néanmoins vrai que le ressort économique d’une Nation est étroitement corrélé à la capacité qu’a ses dirigeants à donner aux populations non seulement du travail, mais un sens, une réalisation, dans le travail qu’elles exercent.

Au moment où l’otium romain semble revenir à la mode, faute d’emploi qui fasse sens (l’otium à Rome au temps de l’Antiquité était une forme d’oisiveté, en quelque un précurseur du “droit à la paresse”), il faut également se souvenir que l’avènement de l’otium a précédé la décadence, puis la chute de Rome ainsi que l’éclipse consécutive de l’Occident pendant près de mille ans.

 

Article Capital de Georges Nurdin, économiste, consultant international essayiste et écrivain (Les multinationales émergentes, International Corporate Governance, Le temps des turbulences, Wanamatcha !, La prophétie des pétroglyphes).

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